Évolution des TMS : des chiffres alarmants
Selon les données les plus récentes de l'OMS, la prévalence des troubles musculo-squelettiques a connu une augmentation significative au cours des dernières années. Une étude de l'OMS publiée en 2023 a révélé une hausse de 20% des cas de TMS dans le monde, touchant une proportion inquiétante de la population mondiale. On estime aujourd'hui que les TMS sont à l’origine de 88% des maladies professionnelles en France.
Si les secteurs agro-alimentaire, de commerce, médical et du BTP sont parmi les plus touchés, tous les secteurs sont concernés. Cette apparition des TMS sans distinction de genre ou d'activité témoigne de l'urgence de la situation et de la nécessité d'intervenir de façon globalisée pour agir efficacement.
Les facteurs de risque au travail
Ces chiffres alarmants sont souvent attribués aux conditions de travail modernes. Selon le rapport annuel de l'Organisation internationale du Travail (OIT) de 2022, près de 70% des cas de TMS sont liés à des facteurs professionnels, soulignant l'urgence d'adopter des pratiques ergonomiques sur le lieu de travail.
Il est notamment important de rappeler que l'employeur est soumis par le Code du Travail à l'obligation de fournir un poste adapté à ses travailleurs. Ainsi l’article L 4121-1 du Code du travail stipule que l’employeur « prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. ». L'employeur a également l'obligation de définir les différents facteurs de risques professionnels qui doivent faire l’objet de mesures de prévention au sein de l’entreprise.
L'impact de la sédentarité sur la santé
Les rapports récents de l'American College of Sports Medicine mettent en évidence le rôle prédominant de la sédentarité dans l'augmentation des TMS. En effet, on estime que nous passons en moyenne 7h30 assis par jour. Pour les salariés qui travaillent assis, ce chiffre passe à 9h46. Face à de tels données, faire du sport 3 à 4 fois par semaine n'est pas toujours suffisant si l'on reste assis le reste du temps, un phénomène qui a vu l'apparition du terme "sportif sédentaire".
Ainsi selon une étude publiée dans le Journal of Physical Activity and Health en 2023, la sédentarité est responsable de 40% des cas de troubles musculosquelettiques, soulignant la nécessité de juger au quotidien et de façon régulière pour contrer cette tendance.
Prévention et gestion des TMS
Face à ces chiffres préoccupants, il est impératif d'adopter des stratégies de prévention des TMS efficaces. Selon une recherche menée par le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH), les programmes de prévention au travail peuvent réduire de manière significative l'incidence des maladies musculo squelettiques.
L'aménagement du poste de travail en prévention (et pas seulement en réponse à une pathologie déjà déclarée) ou encore la réorganisation du temps de travail permet ainsi de diminuer significativement le risque de développer un trouble musculo squelettique.
En conclusion, l'évolution des cas de troubles musculo-squelettiques au cours des dernières années est corroborée par des chiffres alarmants tirés des rapports les plus récents de sources telles que l'OMS, l'OIT, l'American College of Sports Medicine et le NIOSH. Ces données renforcent l'urgence d'adopter des mesures préventives et correctives.
En sensibilisant davantage à ces problématiques et en mettant en place des initiatives basées sur des données probantes, il est possible de faire face à cette montée inquiétante des TMS et de promouvoir une santé musculo-squelettique durable.