Robot collaboratif, exosquelette... Objectifs et risques des technologies d’assistance physique
Posté par      Jul 26, 2024     Conseils ergo    Commentaires 0
Robot collaboratif, exosquelette... Objectifs et risques des technologies d’assistance physique

Qu’est qu’une technologie d’assistance physique ?

Technologies d’assistance physique : avec ou sans contention ?

Les technologies d’assistance physique sont des robots ou dispositifs qui ont pour but de soulager et de compenser les efforts réalisés par l’utilisateur dans le cadre de l’exécution de ses tâches. Ces dispositifs et robots d’assistance physique (DAP et RAP) disent aussi aider à prévenir et à diminuer le risque d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) en aidant l’utilisateur dans le port de charges et en limitant les postures contraignantes.

On retrouve deux familles de technologies d’assistance physique :

  • Les robots et dispositifs d’assistance physique sans contention : ils ne sont pas portés par l’utilisateur et ne sont pas en contact direct avec le corps, c’est le cas des bras motorisés reliés au sol ou aux murs.
  • Les robots et dispositifs d’assistance physique avec contention : ils sont portés par l’utilisateur et donc en contact direct avec le corps, c’est le cas des exosquelettes.

 

Quelle est la différence entre un robot et un dispositif d’assistance physique ?

Les robots d’assistance physique sont automatisés et alimentés par des moteurs ou des vérins. Les robots d’assistance physique sont considérés comme des : « robot d’assistance à la personne destinés à aider physiquement un utilisateur à exécuter des tâches requises en complétant ou en augmentant ses capacités personnelles ». (Norme NF EN ISO 13482 – Robots et composants robotiques).

A contrario, les dispositifs d’assistance physique sont mécaniques, ils renvoient l’effort effectué par l’utilisateur sans apporter d’énergie.

Enfin, les dispositifs et robots d’assistance physique peuvent concerner le corps entier ou seulement une partie (dos, membres supérieurs ou membres inférieurs).

Le schéma ci-dessous est disponible sur le site de l’INRS et permet de classifier ces différentes technologies d’assistance physique.

 Classement des DAP et RAP par l'INRS

Dans tous les cas, les technologies d’assistance physique sont conçues pour assister l’utilisateur en alliant l’intelligence humaine de l’opérateur avec l’assistance technique et physique du robot.

 

Robots et dispositifs d’assistance physique : quels risques et précautions ?

Risques physiques des dispositifs et robots d’assistance physique

Même s’ils sont conçus pour aider l’utilisateur et limiter les risques de TMS, les robots d’assistance physique présentent certains risques, notamment les risques classiques des machines :

  • Risques mécaniques (collision avec l’opérateur qui utilise le RAP/DAP mais aussi avec les opérateurs autour, cisaillement de la peau)
  • Risques thermiques
  • Vibrations (facteur d’apparition des troubles musculo squelettique)
  • Bruit

De plus, il ne faut pas oublier que même avec un robot ou dispositif d’assistance physique, l’utilisateur doit toujours faire attention à sa posture de travail : même équipé, le corps reste soumis aux risques biomécaniques : répétitivité des gestes, postures non adaptées maintenues durant de longues périodes (travail avec les bras au-dessus des épaules, torsion du buste…).

Si ces technologies d’assistance physique ont pour but de soulager les contraintes sur le corps, elles ne font parfois que la déplacer à une autre partie du corps, c’est pourquoi il faut rester vigilant durant leur utilisation et ne pas oublier les bons réflexes pour garder une posture adaptée et non contraignante pour le corps.

 

Risques psychologiques des dispositifs et robots d’assistance physique

Les robots et dispositifs d’assistance physique peuvent aussi entrainer des risques psychologiques pour les utilisateurs. Leur intégration entraine une nouvelle organisation de travail et peut modifier la gestuelle de l’utilisateur qui doit réapprendre à exécuter la tâche avec ce nouvel équipement.

Certaines personnes peuvent également avoir du mal à accepter l’intégration de robots ou dispositifs d’assistance physique et ressentir un sentiment de perte d’autonomie et/ou d’identité.

Enfin, les technologies d’assistance physique peuvent modifier les attentes en termes de rapidité d’exécution et de productivité. Tous ces éléments sont à prendre en compte dans l’implantation de technologies d’assistance physique et peuvent être source de stress professionnel et de charge mentale pour l’utilisateur.

 

Les technologies d’assistance physique contre les TMS ?

On entend souvent que ces technologies aident à lutter contre les troubles musculo squelettiques. S’il est vrai que les exosquelettes et autres robots et dispositifs d’assistance physique peuvent limiter les postures contraignantes et les efforts excessifs et aider au port de charges, ils n’agissent pas sur la répétitivité des mouvements qui est pourtant une des causes de l’apparition de troubles musculo squelettiques.

De la même façon, les technologies d’assistance physique peuvent aider à réduire l’effort musculaire mais peuvent aussi entrainer d’autres contraintes liées à la liberté de mouvement ou au poids du dispositif.

Enfin, il est important de comprendre que ces robots et dispositifs peuvent ne pas convenir à tous : taille ou poids incompatible avec le port de l’exosquelette, problème musculo squelettique ou cardiovasculaire qui représente une contre-indication à l’utilisation des technologies d’assistance physique… Il est important de réaliser au préalable une évaluation de l’aptitude de l’utilisateur à utiliser les différentes solutions envisagées pour s’assurer qu’elles lui correspondent bien ainsi qu’à ses besoins et à son environnement de travail.

 

Vous souhaitez en apprendre plus sur les robots et dispositifs d’assistance physique ? L’INRS dispose de nombreuses ressources et études sur les technologies d’assistances physique.

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